Mon accouchement par césarienne programmée

by - mai 26, 2022

Suite à mon article sur mon troisième trimestre de grossesse, voici le moment de te parler de mon accouchement par césarienne programmée. Pour rappel, la césarienne s'est décidée suite à un bébé en siège et à un échec de la VME (version par manoeuvre externe). Ne souhaitant pas accoucher par voie basse d'un bébé en siège, j'ai choisi la césarienne pour le bien-être de mon fils.

Accoucher par césarienne

Comme j'en parlais dans mon précédent article, je n'avais aucune attente concernant mon accouchement. Je sais que c'est un moment de notre vie qu'on ne peut pas contrôler, tout peut arriver, alors je n'avais aucun projet à ce sujet. Du coup, la césarienne n'a pas du tout été mal vécue dans mon cas. Nous avons eu le choix entre : arriver le matin même de l'opération (soit très très tôt) ou la veille au soir. N'habitant pas tout près de la maternité, nous avons préféré arriver la veille.

troisième trimestre de grossesse - agathediary

La veille de la césarienne

Nous arrivons à l'hôpital pour 17h30 et passons au service des admissions avant de se rendre au bureau des sage-femmes qui m'indiquent ma chambre et m'y installent. Il y a une chauffeuse prévue pour Grégoire qui va passer tout le séjour à la maternité avec moi. Dans la chambre, on commence à réaliser doucement que ces longs mois de grossesse vont bientôt se terminer et que le lendemain, à la même heure, il y aura un bébé dans le petit berceau transparent. C'est fou ! C'est passé si vite. 

On me donne une blouse d'hôpital et des serviettes de bain propres pour ma douche du lendemain matin. Je n'ai pas d'indication particulière pour la douche, une toilette habituelle avec mon propre savon. 

Vers 19h, l'interne anesthésiste vient dans la chambre pour me parler de la rachianesthésie que j'aurai le lendemain pour la césarienne. Il est très gentil et à l'écoute et n'hésite pas à me rassurer, même si je ne suis pas du tout inquiète pour le moment. Je suis super renseignée sur le sujet ce qui me permet de ne pas trop stressée. Il me prévient de ne plus rien manger ou boire à partir de minuit, car je dois être à jeun pour l'opération.

Suite à sa visite, on commande à manger en livraison et on s'installe devant Koh Lanta sur notre ordinateur en se disant que c'est la dernière fois qu'on regardera l'émission à deux. 

Cette dernière nuit de grossesse est vraiment très particulière. Je sens mon fils bouger dans mon ventre en sachant que le lendemain, je le tiendrai dans mes bras. Je suis excitée comme une puce, mais le stress commence aussi à monter. J'avoue que je n'ai pas très bien dormi cette nuit-là.

Veille de la césarienne et jour J - agathediary
Mon ventre la veille de l'opération et selfie du jour J à 6h50.

Le jour J

Je suis réveillée par une aide-soignante qui vient prendre ma tension et ma température. Ça y est, c'est le grand jour ! Je pars sous la douche, mets la blouse d'hôpital et me réinstalle dans le lit. Le stress commence vraiment à monter et j'ai peur de faire une crise d'angoisse (j'en fais quasiment plus depuis que je suis avec Grégoire, mais dans certaines situations comme celle-ci, je sais qu'elles peuvent revenir d'un coup). Je commence à faire les cent pas dans la chambre, j'ai mal au ventre et j'ai vraiment hâte qu'on vienne me chercher pour que ce soit terminé. Malheureusement, il y a un petit peu de retard et le stress continue de monter. Finalement, vers 8h, les brancardiers viennent me chercher. Ça y est, c'est parti. Pas de retour en arrière. Grégoire vient avec moi et on descend à l'étage des blocs opératoires. Le brancardier est très sympa. Il me pose des questions et tente de me faire rire pour me détendre un peu.

Arrivés dans le couloir juste devant le bloc, Grégoire est emmené pour se changer et enfiler la tenue de bloc. Je reste dans le couloir où pas mal de personnes commencent à s'affairer autour de moi. On me fait plusieurs prises de sang, car j'ai signé des consentements pour faire un don de placenta et un don de sang de cordon. Je ne sais pas si vous le saviez, mais vous pouvez faire don de votre placenta afin qu'il soit utilisé pour soigner des blessures au niveau de la cornée, quant au sang du cordon, il permet de soigner des personnes atteintes de maladies du sang ou de déficience immunitaire. 

En même temps, une sage-femme réalise une échographie pour vérifier que mon fils est toujours en position de siège (sait-on jamais !) et c'est le cas. Je regarde l'écran en me disant que d'ici quelques minutes, ce bébé sera hors de mon ventre. C'est fou !

Après une vingtaine de minutes, on me transfère sur un autre brancard qui ira dans le bloc opératoire et on m'y emmène. Ça alors, on se croirait dans Grey's Anatomy. Pour info, je n'ai eu qu'une seule autre opération dans ma vie, celle des dents de sagesse et à l'époque je n'avais pas pu garder mes lunettes donc je ne me souviens absolument pas du bloc (merci la myopie). Pour ma césarienne, j'ai pu les garder et j'ai donc tout vu.

Toutes les personnes qui m'ont accueillie ont été d'une gentillesse incroyable. Je ne me suis pas sentie comme "un numéro", ce qu'on peut parfois reprocher à certains établissements. Tout le monde était très attentionné et à l'écoute, ça m'a beaucoup rassurée. On me transfère sur la table d'opération et on commence à me raccorder à toutes les machines qui vont surveiller ma respiration, mon rythme cardiaque etc. J'ai froid et on propose de m'installer une soufflerie qui permet de me réchauffer sous la blouse. Ultra efficace !

Vient le moment tant redouté, celui de la rachianesthésie. Je respire doucement pour ne pas me contracter. Adepte de Baby Boom, je prends tout de suite la bonne position pour que l'anesthésiste accède à mon dos. Je ferme les yeux et je me mets dans une bulle, essayant de garder mon dos le plus détendu possible. À l'écoute des instructions, je fais ce qu'on me demande en espérant le faire bien. Finalement, je vous rassure : oui on sent une grosse piqûre dans le bas du dos et oui, je trouve que ça fait quand même un peu mal malgré l'anesthésie locale, mais franchement ça va. Une fois la rachianesthésie posée, on me met vite en position avant que mes jambes ne soient totalement engourdies. C'est honnêtement très bizarre comme sensation. Tout le bas de mon corps est rempli de fourmillements. Je sens quand on me touche, c'est-à-dire que je sens les pressions exercées, mais il n'y a aucune douleur, aucune sensation au froid (test que fait l'anesthésiste avec un pain de glace pour tester si l'anesthésie est bien passée). C'est vraiment très étrange. Je ne peux plus rien bouger, mes sensations sont modifiées et j'ai l'impression que le bas de mon corps pèse une tonne. 

Très vite, je commence à trembler du haut du corps. On me rassure on me disant que c'est une réaction possible à l'anesthésie. Je pense que le stress joue aussi. J'essaye de respirer pour me calmer, mais ce n'est vraiment pas évident. Cette situation est tellement inédite. L'anesthésiste me propose de me mettre de la musique pour m'aider à me détendre. C'est adorable de sa part. Elle est très douce et rassurante. L'infirmière anesthésiste est aussi au petit soin avec moi. Elle essaye aussi de me rassurer et me parle de mon bébé que je vais bientôt rencontrer. Entre temps, le champs chirurgical est levé et je sens qu'on commence à tout préparer pour l'opération. 

Après ce qui m'a paru une éternité, Grégoire entre enfin dans le bloc. Il est si beau habillé comme un médecin. Sans prévenir, les larmes me montent aux yeux. Je suis si soulagée de l'avoir à mes côtés. Tout semble d'un coup si réel. Quelqu'un vient essuyer les larmes qui ont coulé sur mes tempes et me caresse doucement le crâne (dissimulé sous une élégante charlotte de bloc) pour me rassurer. Je serre fort la main de Greg dans la mienne et redirige mon attention sur ma respiration pour ne pas me laisser envahir par mes émotions.

Finalement, je sens que tout s'active au niveau de mon ventre et l'anesthésiste commence à m'expliquer ce qui se passe. Sans avoir senti la lame du bistouri, je sais qu'ils ont déjà ouvert mon ventre et je remarque que je ne tremble plus, que je ne stresse plus. Je suis comme hors du temps. Je sens que ça bouge à l'intérieur et on me dit que tout se passe très bien. Un bruit d'aspiration se fait entendre et on m'explique qu'ils aspirent le liquide amniotique. Mon bébé sera bientôt là. On entend un cri étouffé. 

"Votre bébé crie déjà alors qu'il n'a même pas encore la tête sortie !"

Eh oui, les fesses à l'extérieur, mon bébé commence déjà à crier alors qu'il a toujours la tête dans mon ventre ! Et puis, le cri se fait plus fort et il est entièrement dehors. 

"Votre bébé est là ! Félicitations !"

Le cordon est coupé et la sage-femme vient me présenter mon fils en le collant contre mon visage dont on a retiré le masque.

"Coucou toi ! Coucou mon bébé ! On se rencontre enfin, je suis ta maman et lui c'est ton papa" - Voilà les premiers mots que je lui dis. Je l'embrasse, je le rassure par les mots. Bizarrement, ce moment de rencontre me paraît long, alors qu'il ne dure peut-être que 30 seconde voire une minute. J'en profite pleinement avant qu'il ne soit emmené dans la salle de soin avec Grégoire pour le peau à peau. Lorsque la porte se referme sur eux, je me sens d'un coup très seule et les larmes se mettent à couler. Le temps me paraît aller au ralenti maintenant. Je sais que c'est le moment de l'opération le plus long, celui où on recoud chaque couche de tissu une par une. Mon fils est né en 5 minutes, mais le reste dure entre 30 et 40 minutes.

On me parle, on me félicite, on me dit que mon bébé est super mignon. On m'explique que le placenta a été retiré et que suite à l'examen, il pourra être utilisé. On me précise aussi que le don de sang de cordon ne pourra pas servir, car ils n'ont pas pu en prélever assez. Je suis un peu de déçue de ne pas pouvoir aider plus grâce à ce don.

J'ai mal au côté droit du ventre, comment est-ce possible ? L'anesthésiste refait le test du froid, mais je ne sens rien. Pourtant je peux affirmer que j'ai bien mal. Je sens que c'est profond, vraiment à l'intérieur de mon corps. Je n'ai aucune idée de ce que la chirurgienne faisait à ce moment-là, mais c'est très désagréable. Finalement ça passe et j'attends que tout soit terminé. Je ferme les yeux en pensant à Grégoire et à mon fils. La sage-femme revient ensuite me voir pour me donner des nouvelles. Bébé va très bien, il est en pleine forme et a réussi tous les tests. Elle m'annonce ensuite son poids : 2,970kg. Pour la taille, il faudra attendre le passage de la pédiatre 48h plus tard. Je souris. Je savais bien que c'était une crevette. Et dire qu'on l'estimait à 4kg à la naissance lors de l'échographie T3.

Enfin l'opération se termine, j'ai entendu le bruit de l'agrafeuse pour refermer la peau. On m'explique que tout s'est passé parfaitement bien, que j'ai même très peu perdu de sang, ce qui est assez rare et on m'amène en salle de réveil. Je suis raccordée à des machines pour contrôler mon rythme cardiaque et on vient prendre régulièrement ma tension. On vérifie aussi les saignements, s'ils sont normaux ou pas. Tout est nickel. On m'annonce que mon fils va me rejoindre. Je suis très surprise, car on m'avait dit la veille que je ne le verrai pas avant le retour en chambre. Quelques minutes plus tard, une puéricultrice arrive avec un berceau transparent. À l'intérieur, je vois mon fils tout emmitouflé de couverture pour ne pas qu'il ait froid. On me déshabille le haut du corps pour le coller contre moi en peau à peau. C'est la première fois que je le tiens dans mes bras. Je suis un peu embêtée avec les fils qui sont raccordés à mes bras et je ne réalise pas vraiment. Comme je le souhaitais, je fais la tétée d'accueil aidée par la puéricultrice. Tout se passe parfaitement bien et on reste l'un contre l'autre pendant une bonne heure et demi. Finalement, on me le reprend, car je dois être préparée pour le retour en chambre. On me demande de faire bouger mes jambes, de les lever, de les replier pour vérifier que les sensations soient bien revenues. Puis on me lave, on me met une serviette avec une culotte jetable et une nouvelle blouse d'hôpital. Les minutes les plus glamour de ma vie, mais je m'en fiche. Il n'y a plus de pudeur à ce niveau-là. 

J'ai hâte de rentrer en chambre et de retrouver Grégoire et notre fils, mais je dois encore patienter. Les brancardiers étant en plein changement d'équipe et débordés, il n'y a personne de disponible pour me ramener. Heureusement, j'ai mon téléphone et je peux discuter avec Grégoire et voir les premières photos envoyées à tous nos proches pour annoncer la naissance. Après deux bonnes heures je pense, on vient enfin me chercher pour me ramener à ma chambre.

Ça y est, c'est le début d'une nouvelle vie à trois. Ces neuf mois de cohabitation sont passés tellement vite. Je me revois encore faire le test de grossesse qui a marqué le commencement de cette aventure. J'ai vécu une grossesse parfaite, franchement je n'aurai pas pu rêver mieux et ma césarienne s'est également très bien passée. Il parait que le plus dur est à venir, alors je vis au jour le jour. Au moment où j'écris ces mots, j'ai accouché il y a déjà presque 10 semaines. Je vais attendre encore un peu avant de te parler de mes trois premiers mois de post-partum et de vie avec bébé, mais j'espère que ce prochain article sera rassurant pour certaines futures mamans. 



Le 16 mars 2022 marque un nouveau chapitre de ma vie, de notre vie. Ce chapitre s'appelle LÉONARD et nous avons hâte d'écrire la suite. 








Cet article n'est pas sponsorisé.

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2 petits secrets

  1. Très bel article qui raconte la rencontre de votre fils 😍
    J'ai aussi eu une césarienne (code rouge), je m'étais également préparée à l'éventualité que cela pouvait arriver, ça m'a permis de mieux vivre les premiers jours de post parfum qui ne sont pas évident.

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    1. Merci beaucoup ! Code rouge, j'espère que tout va bien et tout s'est bien passé ! Oui les premiers jours post partum de césarienne ne sont vraiment pas évident. J'en parlerai d'ici peu de mon expérience. :)

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